Suzon, 9 ans, enfant de la guerre

Le Mémorial de Caen lance, sur Facebook, le journal de Suzon, 9 ans, qui narre son quotidien de petite fille tout au long de la Seconde Guerre mondiale. Une façon de sensibiliser les jeunes à l'histoire par les moyens de communication actuels.

https://www.youtube.com/watch?v=2w42-tOqwyY

En bas de page, vous trouverez les liens utiles.

«Hier, maman m'a offert un beau carnet pour que j'écrive mes secrets.» Sur Facebook, le petite Suzanne Thomas a posté son premier message. Il est daté du 29 août 1939. Le lendemain, Hitler lance un ultimatum à la Pologne. Le 1er septembre, il envahit la Pologne, tandis que la France mobilise ses soldats.

La petite Suzanne, dite Suzon, n'a jamais vraiment existé. C'est un personnage fictif, créé par le Mémorial de Caen, pour enseigner aux enfants ce qu'a pu être la vie quotidienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Il était utilisé lors d'ateliers au musée. Le Mémorial a décidé de lui donner une existence sur le Web, par le biais d'un journal intime, que la petite fille tient sur Facebook.

Les historiens du Mémorial ont élaboré cette histoire prévue pour durer 6 mois. «Il s'agit de faire passer aux enfants les grands enjeux humains de la Seconde Guerre mondiale, explique Isabelle Bournier, directrice culturelle et pédagogique du Mémorial de Caen. Comment vivait-on au quotidien? Comment se nourrissait-on? Comment se déplaçait-on? Le tout en abordant également des sujets plus difficiles comme les relations des habitants avec l'ennemi.»

Un site Internet doit venir épauler les carnets de la petite Suzanne. Cette dernière, avec ses yeux d'enfant de 9 ans, ne peut en effet décrypter toute cette lourde actualité seule. Ce site reprendra également les textes publiés sur Facebook, afin que les enfants ne soient pas obligés de se rendre sur le réseau social pour consulter l'histoire. Ce dernier reste pourtant un facteur privilégié pour ce type de projet.

«Avec notre précédent personnage fictif, le GI Louis Castel, un soldat français qui participait au débarquement, nous avions rencontré un très grand succès sur Facebook, explique Isabelle Bournier. Les gens s'attachent à cette personnalité fictive. Certaines personnes, par exemple, laissaient des messages d'encouragement au GI pour la suite de son périple. Près de 27.000 fans avaient suivi ses aventures. Alors que la petite Suzon vient d'écrire son premier message, certains lui ont déjà souhaité la bienvenue. L'interactivité est pour nous très importante.» Ainsi, si l'histoire de Suzanne à travers la guerre est déjà entièrement écrite, le Mémorial ne s'interdit pas de la modifier en fonction du retour des internautes et des enfants. «Nous pouvons ainsi développer un pan de l'histoire plutôt qu'un autre, faire intervenir plus souvent tel ou tel personnage. Internet nous donne cette souplesse, contrairement à une publication imprimée.»

En revanche, Twitter, qui relayait également les aventures du GI, n'a pas été choisi pour ce projet, car trop peu utilisé par les enfants.

Le journal doit relater les aventure de la petite fille jusqu'en juin. Suzanne sera alors en 1945. Elle aura commencé la guerre enfant pour en sortir adolescente.

CLIQUEZ sur les liens ci-dessous :

http://www.rfi.fr/hebdo/20150123-france-suzon-enfant-seconde-guerre-mondiale-memorial-caen-histoire-education-internet

et

http://www.journal-suzon.fr/mon-journal/