St Germain : 57 élèves par classe en 1917 !

Madame Brigitte HERVE, Présidente des Amis du Passé, est venue rencontrer deux groupes (13 élèves) de 5ème et de 4ème) du club mémoires (version 2017-2018) pour évoquer " l'école autrefois, à St Germain-des-Fossés."

Toutes ces rencontres se déroulent au CDI, le jeudi, à 13h00 et le vendredi : quatre fois une heure (2h00 / groupe).

Madame Hervé a expliqué que nous possédions une trace sur la commune de l'existence d'une l'école dès le XVIIème siècle.  C'est surtout depuis 1859 que les documents sont nombreux. Cette école n’est pas encore laïque et obligatoire ; il faudra attendre, pour cela, 1881 et Jules Ferry.

A St Germain, il y avait aussi une école libre connue dès 1869 au Prieuré et dirigée par des religieuses, les Ursulines. Cette école d’une seule classe de 36 élèves disparait en 1903. Il n’y en eut plus jamais d’autres.

La mixité n’existait pas à l’école, il y avait une école de filles et une autre de garçons qui bénéficiaient de grandes vacances, entre le... 15 août jusqu’au 15 octobre. Des dates qui facilitaient les travaux des champs. En effet, la France de l’époque était très rurale. Quant à la mixité, elle est très récente.

1963 : la mixité devient le régime normal des collèges (CES)

1965 : la mixité devient le régime normal des établissements élémentaires nouvellement créés

1975 - 1976 : la mixité devient obligatoire en primaire et secondaire et « tout enseignement et toute spécialité professionnelle d’un lycée devient accessible aux élèves des 2 sexes, sous réserve des dispositions du droit du travail. »

Les locaux étaient vétustes et petits pourtant la population (et donc le nombre d’élèves) croissait avec la création de la gare (1854) et son développement. En 1917, l’inspecteur qui visite les quatre classes de l’école des filles note combien le nombre d’élèves par classe (entre 50 et 57) pose un problème pour la… santé de la maîtresse et des enfants ! Il ajoute que dans la 4^ème classe, la plus nombreuse, celle à 57 élèves, il n’y a ni table ni banc pour écrire. Il recommande donc d’aller chercher les deux tables usagées qui sont dans l’école des garçons.

* 1859 - Il y avait une école des filles, peuplée de 200 élèves, à la mairie au centre-ville; une mairie crée la même année et qui sera déplacée en 1946. Les conditions de travail ne sont guère réjouissantes : attenante aux salles de classes et de la salle de musique, se trouve en 1917 la salle des … morts ! En effet, de nombreux blessés arrivaient en gare de St Germain et ceux qui mouraient étaient transportés dans cette salle de la mairie qui était aussi l’école des filles. Une 5^ème classe va être crée sans moyens supplémentaires : les murs seront blanchis, le sang sur le sol nettoyé. Malgré tout, on est toujours à l’étroit dans les locaux. Un bureau sur une estrade et fabriqué pour la maîtresse, une bibliothèque aussi en bois blanc, un tableau noir est installé.

C'était une maîtresse qui faisait la classe aux filles, un maître pour les garçons.

Ce n'est qu'en 1932 que l'école des filles des Aures (pourquoi ce nom ?) fut construite. Deux ailes entourent un pavillon central dans lequel deux maîtresses ont leur logement, à l’étage. Le hall distribue trois salles : la bibliothèque, la salle d’enseignement ménager, le dessin, la couture… Il y avait des heures de cours pour que les filles apprennent à devenir de bonnes ménagères (faire la vaisselle...) et puissent ainsi tenir une maison...

En 1946, l’école des filles compte six classes et 252 élèves (40 élèves / classe) ; en 1957, il n’y a plus que 31 élèves par classe : Mme Hervé est en CM1-CM2, aux Aures.

1956 - Mme Hervé, 6ème élève en partant de la gauche, tout en haut, debout.

* Il y avait aussi à St Germain, une école des garçons située à la Croix des Rameaux.

Cette école, dans laquelle on est également à l’étroit - les deux classes ne sont séparées que par une simple cloison – est déplacée au centre de St Germain avec la construction, en 1881, d'un nouveau bâtiment.

A la fin des années d'étude à l’école, on passe l’examen du certificat d’étude.

La plupart des enfants quittent l’école à 14 ans pour aller travailler. Dans les années 70, l’âge de l’école obligatoire est repoussé à 16 ans.

* Le collège, qui ne s’appelait pas collège mais Cours Complémentaire, sera construit en 1927 sur le même lieu que celui de l’école des garçons. Il dépendait, à cette époque, de la commune. Au début, une seule classe le composait. Il est dirigé par le directeur de l’école des garçons. Au départ, les filles n’y accédait que difficilement : la faveur leur est faite d’y entrer ! On y passait des examens comme la sténographie, la dactylographie.

En 1929, il y avait deux classes de 39 élèves : les filles deviennent majoritaires (21 filles). Un cours agricole professionnel est également crée. Il y avait donc trois classes.

On apprenait le français, les maths, le dessin, l’anglais, le travail manuel…

En 1942, on trouvait cinq classes au collège, soit 110 élèves.

1978-1979 - le collège Jean de La Fontaine, l’actuel, est construit : il quitte le centre-ville.

9h00 - le 2ème groupe du club mémoires reçoit Mme HERVE pour parler de l'école autrefois.